Les stéréotypes correspondent à des croyances qui ne sont ni justifiées ni prouvées, souvent utilisées comme mode de perception des autres et justifiant ainsi le comportement vis-à-vis de groupes de personnes. Il ne suffit pas de comprendre le fonctionnement de ces stéréotypes pour améliorer les relations professionnelles. Des actions doivent être menées pour installer un bon climat de travail. Le point avec Amal Hihi, Business et Executive coach, certifiée ACC par International Coach Federation et fondatrice de jemecoach.ma.
Éco-Conseil : En entreprise, nombreux sont les stéréotypes et les préjugés. Pourriez-vous nous expliquer ce phénomène ?
Amal Hihi : Tout d’abord, il est important de distinguer les stéréotypes des préjugés. Par définition, un stéréotype est une généralisation qu’on applique aux autres sans prendre en considération les différences individuelles. En effet, les stéréotypes correspondent à des croyances qui ne sont ni justifiées ni prouvées utilisées comme mode de perception des autres qui va justifier le comportement vis-à-vis de groupes de personnes. En entreprise, nombreux sont les stéréotypes qui peuvent être véhiculés au travail, comme «les patrons ont tous un ego démesuré» ou «les jeunes sont immatures». Ces stéréotypes doivent être détectés et bien gérés en entreprise, afin de garantir un bon climat de travail. En revanche, les préjugés correspondent à des jugements de valeur et trouvent, tout de même, leurs fondements dans les stéréotypes. Il s’agit, en effet, des jugements définitifs sur une personne ou même sur un groupe de personnes, sans pour autant les connaitre vraiment. C’est donc la manière avec laquelle on décode la réalité selon nos différents filtres neurologiques, sociétaux et environnementaux pour en faire notre réalité.
Quels peuvent être les impacts de ces stéréotypes sur les relations professionnelles en entreprise ?
En entreprise, cohabiter est un véritable enjeu pour la performance. Néanmoins, cette cohabitation est souvent difficile, vu les nombreux conflits et malentendus qui finissent par impacter les relations professionnelles. En effet, les stéréotypes figurent parmi les obstacles à un bon climat de travail, puisqu’ils constituent des filtres entre les individus et bloquent ainsi leurs relations. De même, ils vont impacter notre façon de communiquer, provoquant ainsi des distorsions et des omissions ou même de la sélection dans notre langage, entrainant des incompréhensions, à l'origine de nombreux malentendus.
Comment gérer ces stéréotypes et maintenir un bon climat de travail ?
Il ne suffit pas de comprendre les stéréotypes ou même les préjugés pour améliorer la compréhension et les relations au travail. Des actions doivent être menés pour installer un bon climat, tels que :
- Instaurer une bonne communication dans la transparence.
- Créer des espaces d'échange et de partage.
- Gérer les conflits dès leur apparition pour ne pas bloquer le travail.
- Former les collaborateurs et les outiller pour prendre conscience des différences et mieux gérer la relation. Ce qu’il faut retenir c’est que le fait d’apprendre à cohabiter dans un milieu professionnel passe nécessairement par sa propre remise en question, et ce en changeant de mode de perception et de jugement. Il s’agit là de faire l’effort de trouver ce qui peut unir, plutôt que ce qui désunit. De cette façon, tout le monde sera gagnant, soi-même, les autres et l’entreprise. Il est important de prendre conscience qu’on est tous différent et là je citerais l'une des présuppositions de la programmation neurolinguistique : la carte n'est pas le territoire. Selon ce présupposé, notre perception du monde, c'est-à-dire notre carte, est subjective et correspond partiellement à la réalité (le territoire). Notre perception résulte de nos «croyances», de nos «filtres», et de nos «sens». Inversement, l’autre se présente à nous avec ses «croyances», ses «filtres» et ses «sens», notamment ce qu'il a envie de nous montrer, ce qu'il connait ou pas de lui... Il est donc important de prendre en considération ce volet-là.
Faites appel à un spécialiste
Il est recommandé de recourir à un spécialiste. Prenons, à titre d’exemple, les conflits entre les collaborateurs. Une personne externe et non impliquée, comme un coach professionnel, peut jouer un rôle de médiation. Il peut, de ce fait, amener les personnes à prendre du recul, les faire travailler sur leur perception et faire évoluer leur position par des prises de conscience pour une meilleure collaboration. De la même façon que l’action de formation en communication ou en gestion de la relation l’entreprise doit faire appel à des consultants formateurs spécialisés dans le domaine.